
Une étoile dans les sables
Noël approchait dans l’Oultre monde.
Ce bon vieux monsieur Blaireau avait trouvé sa tenue pour la réception de Noël du baron Crapaud. Ce dernier apportait la touche finale à son menu de fête pour régaler ses invités. Quant à Miss Écureuil, elle avait le plus grand mal à calmer ses petits, de plus en plus excités à l’approche du grand soir.

L’atelier du Père Walrus, niché sous les neiges éternelles du nord lointain, était en effervescence. Les pingouins, vêtus de leurs habits et bonnets verts, couraient partout, enveloppant les cadeaux, ajustant les rubans et ajoutant des étoiles brillantes sur les paquets.
Dehors, les phoques chargés de tirer le traîneau, bien enroulés dans leurs harnais, se reposaient avant la grande nuit qui approchait.
À la tombée de la nuit, un petit pingouin curieux, Piko, découvrit un vieux coffret doré couvert de poussière dans un coin de l’atelier. Sur le couvercle, un symbole ancien représentait un désert infini, avec une ville mystérieuse au loin. « Père Walrus, qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il en observant le coffret.

Le vieux morse aux longues défenses, se tourna vers Piko avec un sourire. « Ah, Piko, tu as trouvé un trésor ! Un bien vieux souvenir d’une cité perdue dans les sables, un lieu ancien, un phare dans le désert depuis longtemps englouti ! »
Les autres pingouins se rassemblèrent autour du Père Walrus. Ils savaient qu’il allait commencer une de ces vieilles histoires dont il avait le secret.
Il prit une profonde inspiration et sourit, se saisit du coffret et l’ouvrit.
À l’intérieur, une poudre dorée s’envola, illuminant la pièce. Dans un éclat magique, l’atelier se transforma et laissa apparaître des dunes de sable d’or et une immense cité de colonnes blanches et jaunes aux portes ornées de pierres précieuses et de mosaïques aux couleurs chamarées.

Les petits pingouins regardaient autour d’eux bouches , ou plutôt becs, bées.
Au cœur de la cité, au sommet d’une haute tour, une lumière brillait, fendant les ombres de la nuit.
Guidés par la lumière, nos petits amis arrivèrent sur la grand place, distinguant distinctement la fascinante lumière au sommet de sa tour.
« Une étoile du désert, un phare dans un océan de sable qui guidait les voyageurs et appelle à elle les aventuriers » dit le Père Walrus , « un cadeau aux anciens peuples de ces lieux désormais perdus, qui portait en lui l’espoir et pour certains un appel à l’exploration et aux découvertes lointaines ».
En fermant le coffret, le vieux morse ramena tout son petit monde à l’atelier.
« J’ai connu bien des gens qui ont passé leur vie à chercher ce lieu perdu désormais dans les replis de l'oultre monde », soupira le maître des lieux.
« Ceux qui en sont revenus on rapporté bien des histoires et l’un d’eux nous en a rapporté ceci ». Le vieux morse brandit alors sa vieille théière dont émanait une puissante odeur de menthe sur un fond délicat de tilleul et de rose. Il en servit une tasse à chacun qui les transporta de nouveau dans de lointaines rêveries peuplées de caravaniers aventureux bravant les sables du désert à la poursuite d’un songe.
Ce soir-là, Piko le petit pingouin glissa une petite pochette du succulent mélange dans chacun des paquets pour que chaque enfant de l’oultre monde puisse, le matin de Noël, partager un peu de cette aventure .